la lorgnette: Broadway
Un musical à Broadway, c’est mythique, à juste titre.
Pourquoi ? Dans le genre comédie musicale il n’y a pas en France d’équivalence de qualité artistique.
Ce genre, multidisciplinaire, nécessite de très bons chanteurs, en même temps très bons danseurs et je dirais des « performeurs ».
Je conseille ces deux spectacles, à l’affiche depuis de longues années, qui illustrent des aspects différents du genre « musical » :
- The PHANTOM of the OPERA
D’après le Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux.
Music by Andrew Lloyd Webber, lyrics by Charles Hart.
C’est le musical qu’on pourrait qualifier de lyrique. Les mélodies sont incontestablement jolies et prégnantes, les écritures vocales réellement sophistiquées impliquent un grand savoir faire technique.
Ce qui m’enchante : le perfectionnisme du spectacle, c’est à dire que les voix sont belles, les chanteurs jouent et dansent avec engagement, les décors, les lumières sont époustouflants, il n’y a pas un accroc, pas de temps mort, c’est bien évidemment hyper rodé mais chacun y va à fond, c’est un show, ça marche, et ça marche pendant 2h30 !
Les voix : les écritures féminines sont à la fois très aigues et très graves (dans un même rôle), ce qui signifie que les voix doivent être légères (voire coloratures) et poitriner les graves, c’est une gymnastique vocale particulièrement fatigante, donc souvent les médiums sont un peu abîmés, et très métallisés pour tenir.
Dans ce genre vocal c’est quelque chose qui ne me gêne pas. Du fait des écritures il n’y a pas vraiment moyen de faire autrement bien que tout le monde soit sonorisé, c’est un style.
Le rôle de Christine par exemple comprend des aigus de colorature (contre-mi je crois) ainsi qu’un long air d’une tessiture d’alto.
Tous les artistes étaient de très grande qualité, je cite le chanteur qui interprétait le Phantom : Hugh Panaro, baryton vraiment exceptionnel.
Orchestre dirigé par Harold Prince.
Majestic Theatre,
28 juillet 2011.
- CHICAGO
Musical toujours mais dans le genre jazz.
Music by J.Kander, lyrics by F.Ebb et les fameuses chorégraphies de Bob Fosse ( dans cette version c’était : choregraphy by Ann Reinking in the style of Bob Fosse ).
Les chorégraphies, on m’en avait parlé, mais je n’imaginais pas que c’était aussi génial, les voix, c’est un choc tellement c’est beau, la difficulté physique du chant à la danse pour les premiers rôles est totalement maitrisée, je revois la chanteuse qui tient le rôle de Velma sortir d’un numéro de danse très intense à peine essoufflée, et enchaîner sans souci avec un numéro de chant: ce sont des artistes très complets.
L’orchestre est sur scène et participe à l’ambiance décor en demi-teinte, très suggestive.
J’ai entendu dans Velma, Nikka Graff Lanzarone, superbe femme brune longiligne à la voix large et grave : magnifique, et dans Roxie, Charlotte d’Amboise, délicieuse petite femme blonde toute en expressions délicates (c’est une gageure avec un tel rôle), mutine, et totalement craquante.
Orchestre dirigé par Leslie Stifelman.
Ambassador Theatre,
4 août 2011.
la lorgnette: portrait de parisienne
Article publié sur le blog de la Boutique les Oiseaux (24, rue Oberkampf, Paris 11):
blog.boutiquelesoiseaux.com
MERCREDI 20 JUILLET 2011
la lorgnette: mes livres de l'été 2011
Dior-1947
Voici une petite sélection de livres qui m’ont fait passer des moments doux et/ou passionnants :
- Jeanne, de Jacqueline de Romilly
Une atmosphère un peu surannée, pleine de grâce, un vrai éloge de l’élégance : élégance de comportement, élégance de présentation, élégance d’âme.
Un très joli moment de douceur.
(éditions de Fallois)
- L’appel de l’ange, de Guillaume Musso
Une vraie découverte cet univers Musso, une intrigue passionnante, difficile de lâcher, on a l’impression de commencer un roman-comédie drôlement bien ficelé, puis on est plongé dans un thriller, mais un thriller « romantique » :addictif…
Ça donne envie d’en lire d’autres au plus vite !
(éditions XO)
- American Lady, de Caroline de Margerie
Un destin hors du commun que celui de Susan Mary Alsop, qui a côtoyé, entre autres, le clan Kennedy, témoignage d’une époque, mais témoignage d’une aristocrate mondaine qui de par sa position a une vue globale des évènements politiques. Et puis j’adore ses commentaires sur Dior et le « New Look ». Dior lui a d’ailleurs souvent prêté des robes, lui en a parfois offert « tant elle les portait bien », c’est peu dire que ça me fait rêver, quel chic !
(éditions R.Laffont)
- le polar : La maison d’à côté, de Lisa Gardner
Alors là, du suspens, des personnages de plus en plus angoissants, des secrets qui font peur, et ouf, heureusement , une fin qui soulage et remet le cœur en place !!!
du bon polar…
(éditions Albin Michel)
Dior-1951
Le 18 juillet 2011
la lorgnette: enchantement
Marie Dubas
Le spectacle : « Marie Dubas de Haut en Bas » par la très talentueuse Edwige Bourdy était un enchantement.
Une artiste aux multiples facettes, qui joue avec sa voix, avec son corps, incroyablement expressive dans ce répertoire cabaret, incroyablement drôle et intelligente dans tous les domaines….
Je pense que ce qui m’a le plus « enchanté » c’est le souci invraisemblable du détail : pas un geste qui ne soit intégré à l’expression, et dieu sait si les chorégraphies sont inventives, pas une expression qui ne soit cohérente, le décor dépouillé et gracieux, les lumières, délicates, subtiles, comme un écrin pour l’artiste, une mise en scène ciselée, par moment explosive, par moment dépouillée, je n’ai pas vu le temps passer. J’ai beaucoup ri, j’ai été charmée de bout en bout .
Ce spectacle se donnait du 22 au 26 juin 2011 au 20ème Théâtre, à Paris, rue des Plâtrières, avec :
Edwige Bourdy
au piano Christophe Maynard, mise en scène et lumière Vincent Vittoz, chorégraphies Anne-Marie Gros.
Je cite :
« Marie Dubas était pour Colette cette femme belle comme un tison qui compose une chanson avec une lucidité de peintre ardent et patient….. Du tango stupéfiant à c’est toujours ça d’pris, de j’suis bête au vieux phonographe, chaque interprétation est une petite horlogerie d’une virtuosité éblouissante donnant vie à toute une galerie de personnages loufoques, pathétiques, poétiques ou désopilants »
Si ce spectacle revient à l’affiche, précipitez-vous !
Le 26 juin 2011
la lorgnette: Fragments
Fragments
Seuls quelques fragments de nous
Toucheront un jour des fragments d’autrui –
La vérité de quelqu’un n’est
En réalité que ça – la vérité de quelqu’un.
On peut seulement partager
Le fragment acceptable pour le savoir de l’autre
Ainsi on est
Presque toujours seuls.
Comme c’est aussi le cas
De toute évidence dans la nature – au mieux peut-être
Notre entendement pourrait-il découvrir
La solitude d’un autre.
Marilyn Monroe, Traduit de l’anglais par Tiphaine Samoyaut
Ce texte qui peut sembler sibyllin me renvoie à une solitude très particulière, celle du chanteur en situation de concert. Pour avoir été longuement violoniste, je peux assurer que chanter en public n’a rien à voir avec jouer d’un instrument en public car il n’y aucun intermédiaire entre soi et le son produit. Il est donc important d’assumer qui on est et ce qu’on fait, dans sa force et sa fragilité.
Il m’est souvent arrivé lors d’un concert déjà commencé d’avoir une pensée « c’est bientôt à moi, et si ma voix ne sortait pas ? » .
Ce n’est pas du tout angoissant car j’ai de toute façon lâché prise pour ne pas être en état de doute (ce n’est pas le moment !). La situation est donc stimulante et positive.
Néanmoins, c’est un moment de profonde solitude, au plus près de soi, la plupart du temps jubilatoire et serein.
Et j’aime l’idée si poétique de Marilyn, que dans cet état, un fragment de moi va toucher un fragment d’autrui…
Fragments est extrait du très joli livre éponyme , recueil de poèmes, écrits intimes et lettres, de Marylin Monroe, édition Seuil, qui nous emmène avec grâce dans son univers intérieur.
le 22 juin 2011
La lorgnette: un moment de joie pure
Un moment de joie pure
C’était jeudi 19 mai 2011 au Théâtre des Champs-Elysées à Paris, où se donnait en version de concert le très peu connu opéra de Verdi : I due Foscari.
Les trois premiers rôles: des voix magnifiques, amples, chaleureuses, un orchestre enlevé, mené avec élan et précision : je pense avoir passé une bonne demi-heure sans me préoccuper en aucune façon de l’intrigue dramatique tellement les voix et la musique étaient captivantes.
Je me suis même surprise à rire de plaisir devant les vocalises déconcertantes de facilité de la soprano et devant l’enthousiasme vocal irrésistible du ténor.
Du grand, du beau chant, généreux, pas trafiqué, on en a plein les oreilles et ça fait du bien.
Les petits bonheurs en plus : le solo violoncelle-alto qui introduit l’air du ténor au 2ème acte (magique), le chœur d’hommes de Radio France qui chante à pleine voix, se fait visiblement plaisir et nous fait plaisir…
Soprano : Manon Feubel
Ténor : Ramon Vargas
Baryton : Anthony Michaels-Moore
Direction : Daniele Callegari
Orchestre National de France et Chœur de Radio France
France Musique diffuse ce concert en direct samedi 21 mai 2011 à 20h.
A écouter absolument!
Le 20 mai 2011.
La lorgnette : J'y serai…
Chez Annabel Winship, du 26 au 30 avril , pour :
« on fête Kate et William ».
Réductions prévues sur la collection Union Jack.
Le modèle bleu union jack de l’hiver dernier m’a échappé, la collection suivante a été noire et blanche, ont-ils ré-édité le modèle bleu ?
Je suis suspendue !
Allez, je croise les doigts, c’est pile juste ce qu’il faut pour booster discrètement une tenue de concert noire désespérément stricte.
Le 26 avril 2011
Boutique Annabel Winship, Rive Gauche
29, rue du dragon, Paris 6
La lorgnette : Résurrection
C’est Pâques, c’est le moment où jamais de découvrir les « Chants de terre et de Ciel » d’Olivier Messiaen, pour soprano et piano.
Poèmes et Musique d’Olivier Messiaen.
Il y en a 6 :
• Bail avec Mi (pour ma Femme).
• Antienne du silence (pour le jour des Anges gardiens).
• Danse du bébé-Pilule (pour mon petit Pascal).
• Arc-en-ciel d’innocence (pour mon petit Pascal).
• Minuit pile et face (pour la Mort).
• Résurrection (pour le jour de Pâques).
Messiaen, compositeur complexe et habité, qui nous emmène souvent et parfois d’une manière si inattendue vers des émotions spirituelles….
Alors soyons fous, on n’écoute aucun CD, on achète la partition, on lit et on entend en soi…
« Alleluia - Il est le premier, le Seigneur Jésus - Des morts il est le premier né… Je suis ressuscité. Je chante…»
Et puis un jour peut-être, à la cérémonie de Pâques, juste après le Gloria, quand toutes les lumières s’allument, un jour peut-être, à ce moment précis, je chanterai « Résurrection », avec le grand orgue…
Le 24 avril 2011
Olivier Messiaen-Chants de terre et de Ciel
Editions Durand
(Boutique Arioso, 45 rue de Rome, Paris 8)
La lorgnette : Eloge de la chaussure
Tant de femmes sont collectionneuses, voire obsessionnelles de chaussures…
J’en suis ! Et je défends d’ailleurs vivement cette attitude qui pourrait sembler - à tort - superficielle, car on n’imagine pas, pour une chanteuse, comme c’est important d’avoir de ravissantes chaussures à talons hauts dans lesquelles on est tellement à l’aise qu’on peut rester debout des heures sans y penser.
Ravissantes, c’est nécessaire pour se sentir bien pour chanter, les talons hauts c’est incontournable pour l’allure, et alors si on est à l’aise : ce n’est plus une cerise sur le gâteau, c’est juste un tapis rouge qui rend la voix belle belle belle !
Mes adresses de prédilection, Rive droite :
Boutique Les Oiseaux, 24 rue Oberkampf, Paris 11
On y trouve une sélection pointue des collections d’Annabel Winship, talons hauts, cuirs archi-souples, tout ce que j’aime !
Boutique Onze, 11 rue Oberkampf, Paris 11
Pour les incroyables Chie Mihara, dont le confort transforme littéralement notre allure estivale.
Cette saison : d’irrésistibles propositions à pois, rouge, vert menthe… une perdition !
Le 21 avril 2011