Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

concerts Miserere (juin 2013)

1 Février 2012 , Rédigé par evacor Publié dans #Artiste lyrique - soprano

Musique sacrée à la Cour de Dresde

Zelenka - Hasse - Heinichen - Lotti

Miserere

pour soprano et alto solo, choeur et orchestre    

soprano: Evelyne Brun

alto: Marie-Claude Patout

violon solo : Michel Dietz 

Concerts 1269

Choeur et Orchestre de Saint-Nicolas

Direction: Vincent LECORNIER

 Concerts 1280

Dimanche 23 juin - 15h30

Mercredi 26 juin - 20h30

 

Eglise Saint-Nicolas, Paris 5ème

métro Maubert-Mutualité

entrée libre

Affiche BRUN Concerts 2013          

1ère partie:

Miserere et Crucifixus de Lotti

pour choeur a capella

Miserere en do de Zelenka

pour soprano solo, choeur et orchestre

2ème partie:

Concerto de Heinichen

pour violon solo, ensemble à cordes et continuo

Miserere en ré de Hasse

pour soprano et alto solo, choeur et orchestre


      DRESDE :

On l’appelait la "Florence de l’Elbe", la capitale de la Saxe, la cour d’Europe sous le règne du charismatique Auguste le Fort, roi de Pologne. Dresde est au XVIIIe siècle la cour où tout musicien rêve de faire carrière, Bach le premier. Dresde, c’est l’élite musicale de l’Europe, des noms prestigieux qui jouent et composent. Vivaldi comme Telemann composeront spécifiquement pour cette cour des œuvres virtuoses hautement originales car ils savaient qu’il n’y avait qu’à Dresde qu’elles pouvaient être jouées.

C’est à cette époque que la célèbre chapelle de la cour déploie toute son activité, regroupant des musiciens et compositeurs hors pairs comme le premier violon et élève de Vivaldi Johann Georg Pisendel, le contrebassiste et compositeur d’église Jan Dismas Zelenka et le maître de chapelle Johann David Heinichen. Les noms de Zelenka et Heinichen sont étroitement liés à l’évolution d’une musique d’église de cour autonome à Dresde où ils composèrent un vaste répertoire pour pratiquement toutes les exigences de la liturgie à la cour de Dresde.

Mais la « star » musicale de la première moitié de ce siècle fut Johann Adolf Hasse. Il était considéré dans presque tous les centres musicaux d’Europe comme l’un des compositeurs les plus renommés de son temps. Successeur de Heinichen, essentiellement compositeur de musique sacrée, Hasse dirigea à partir de 1734 pour trois décennies les activités musicales de l’Opéra de la cour ainsi que l’organisation musicale très prenante des grand-messes, vêpres et prières dans la volumineuse église de la cour catholique. Entretenant d’étroites relations avec la cour de Saxe, il envoya encore de Venise, où il vécut dans sa vieillesse, plusieurs messes écrites en fonction des conditions acoustiques de l’église de la cour.

Antonio Lotti:

 compositeur italien né vers 1665 à Venise ou Hanovre, mort le 5 janvier 1740 à Venise. La première partie de sa vie se passe à Hanovre, où son père Matteo était maître de chapelle de la Cour Électorale. Il reçoit également une éducation musicale à Venise auprès de Giovanni Legrenzi; il y exerce ensuite des fonctions à la basilique Saint-Marc, tout d'abord comme chanteur, puis comme assistant du second organiste avant de devenir le titulaire en 1704. Il devient par la suite (1736) Maître de Chapelle, position qu'il occupe jusqu'à sa mort.

Il est aussi employé pour composer et enseigner à l'Ospedale degli Incurabili de cette même ville.

Il obtient un congé en 1717 pour se rendre à Dresde auprès de l'Électeur de Saxe, où plusieurs de ses opéras sont représentés.

Il retourne à Venise en 1719 et y demeure ensuite jusqu'à sa mort.

Professeur recherché, il a eu parmi ses élèves Benedetto Marcello, Baldassare Galuppi et Jan Dismas Zelenka. Il était marié à une chanteuse soprano, Santa Stella. Lotti a composé de nombreux genres : messes, cantates, madrigaux, une trentaine d'opéras et de la musique instrumentale. Ses œuvres chorales sacrées sont souvent a cappella. Ses opéras ont été longtemps complètement oubliés, et ressortent peu à peu au répertoire.

Parmi ses œuvres religieuses, le Crucifixus à huit voix est très renommé et compte à juste titre comme l'un des chefs-d'œuvre de la musique d'église italienne. On considère généralement que sa production musicale est à la croisée des chemins du baroque et du classique.

Jan Dismas Zelenka: 

 compositeur bohémien, né le 16 octobre 1679 à Louňovice en Bohême, mort le 23 décembre 1745 à Dresde. Il est le fils d'un maître d'école et organiste de Louňovice, petite ville marchande au sud-est de Prague. On connaît peu de choses de ses jeunes années bien qu'on pense qu'il fut instruit au collège Saint- Clément des jésuites de Prague où il aurait pu recevoir sa formation musicale. En 1709, il joue dans l'orchestre de la cour du baron Ludwig Joseph von Hartig, gouverneur impérial de Prague. Il obtient en 1710 un poste de joueur de violon dans l'orchestre royal à la cour d'Auguste le Fort (roi de Pologne et électeur de Saxe). En 1715, à l'âge de 36 ans il part étudier le contrepoint à Vienne avec le célèbre théoricien Johann Fux. Il fait un séjour à Venise entre 1716 et 1717 pour étudier avec Antonio Lotti. On dit aussi qu'il aurait pu étudier avec Alessandro Scarlatti et Francesco Feo à Naples.

Bien que proche de celle de Jean-Sébastien Bach dans la forme, son inspiration est tout de même fondamentalement différente. Si le grand maître de Leipzig embrasse le monde de sa sérénité, son homologue de Dresde navigue dans des eaux plus troubles et bien plus tourmentées. D'un égal génie sans doute dans l'expression émotionnelle, on sait qu'ils se sont connus puisque Bach s'est déplacé jusqu'à Dresde pour y rencontrer Zelenka. Après le retour de celui-ci en 1719, mis à part quelques voyages occasionnels à Prague, il demeura à Dresde jusqu'à la fin de ses jours et fut enterré dans l'ancien cimetière catholique de cette ville. 

Johann David Heinichen: 

compositeur allemand, né à Krauschwitz le 17 avril 1683 et décédé à Dresde le 16 juillet 1729. Elève à l'école Saint Thomas de Leipzig, il reçut l'enseignement de Johann Schelle et de Johann Kuhnau. De 1710 à 1716, il résida à Venise et fut, grâce à ses opéras italiens et cantates, le premier compositeur allemand du 18ème siècle (Händel mis à part) à être célébré en Italie. Il devient collègue de Johann Sebastian Bach à la cour du prince Leopold de Anhalt-Cöthen, puis maître de la chapelle du roi de Saxe Auguste II de Pologne où il joue avec le violoniste Johann Georg Pisendel et le flûtiste Johann Joachim Quantz auxquels il donne également des leçons de composition. Entre 1721 et 1728, il composa de nombreuses œuvres vocales et instrumentales pour presque tous les domaines de la liturgie.

Johann Adolph Hasse : 

compositeur allemand, né à Bergedorf le 25 mars 1699, mort à Venise le 23 décembre 1783. Il reçut sa première formation musicale de son père. Comme il avait une jolie voix de ténor, il choisit la carrière lyrique et entra dans la compagnie d'opéra du Gänsemarkt, celle-là même où Georg Friedrich Haendel avait joué en tant que second violon quelques années auparavant. Sa réussite le fit remarquer pour être engagé par le théâtre de la Cour de Brunswick-Lunebourg et ce fut là qu'en 1723 il débuta sa carrière de compositeur d'opéras. Devant le succès remporté par sa première composition, le Duc décida d'envoyer Hasse en Italie pour y parfaire sa formation ; c'est ainsi qu'il arriva à Naples en 1724 pour y travailler avec Porpora ; il semble cependant qu'il s'entendait mal avec ce dernier, que ce soit au plan artistique ou personnel. En revanche, il se lia d'amitié avec Alessandro Scarlatti, qui était largement plus âgé que lui, et grâce auquel il reçut sa première commande.

Cet événement établit sa réputation. Il devint bientôt très célèbre et son opéra Sesostrato, écrit pour l'Opéra Royal de Naples en 1726, fit connaître son nom dans toute l'Italie. Il se rendit à Venise en 1727, y rencontra la célèbre chanteuse d'opéras Faustina Bordoni et l’épousa en 1730. Le couple d'artistes s'installa à Dresde, répondant à une offre intéressante de l’Électeur de Saxe Auguste II. Hasse retourna ensuite en Italie puis, en 1733, se rendit à Londres. Il y fut courtisé par la faction aristocratique anti-Haendel qui voulut lui faire jouer le rôle de concurrent à cet illustre rival et contrer ses entreprises en matière d'opéra. De façon modeste et lucide, Hasse déclina cette proposition mais resta néanmoins à Londres.

Il partit ensuite pour Vienne avec sa famille et créa encore plusieurs opéras qui vinrent allonger la liste de ceux qu'il avait écrits. Sa dernière œuvre scénique fut l'opéra Ruggiero composé à l'occasion du mariage de l'archiduc Ferdinand à Milan. À cette même occasion fut exécutée une œuvre de Mozart, qui avait alors 14 ans, et Hasse remarqua avec justesse : « ce jeune homme nous fera tous oublier ». Pour plaire à sa femme, Hasse finit par s'établir à Venise, d'où elle était native et c'est là qu'il mourut. Pendant toute sa carrière il ne composa pas moins de 120 opéras ainsi que des oratorios, des cantates et toutes sortes de pièces instrumentales. Pendant le siège de Dresde par les Prussiens en 1760, la plus grande partie de ses manuscrits furent détruits par un incendie, alors qu'il devait en être publiée une édition complète aux frais de l'Électeur de Saxe. Quelques-uns de ses ouvrages ont été publiés et les bibliothèques de Vienne et de Dresde possèdent les manuscrits de quelques autres. 


Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :